LABICHE REPETITA

Crédit photos : DR.

Spectacle de la compagnie Le Ricochet Théâtre (75) vu au théâtre Notre-Dame (84), le vendredi 7 juillet à 18h15 dans le cadre du festival Off d’Avignon. Relâche les lundis.

De : Coralie Lascaux, Eugène Labiche. 

Mise en scène : Coralie Lascoux

Interprètes : Matthias Bensa, Delphine Grand, Coralie Lascoux, Thomas Pelikan, Emilie Pfeffer.

Durée : 1h25

Le Vaudeville est un genre théâtral à part entière. Il est caractérisé par un comique de situation, basé souvent sur des quiproquos et qui s’appuie sur des actions menées à un rythme vif. Une définition bien alambiquée que je résumerai par : On rit beaucoup.

Quel spectateur n’a pas rêvé de voir l’envers du décor ? La troupe qui se prépare à jouer son spectacle ? Leurs petits rituels ? Leurs véritables personnalités et tracasseries de Monsieur et Madame tout-le-monde ?

C’est tout cela que nous propose la sympathique compagnie du Ricochet Théâtre : Devant nous, se joue l’avant-spectacle, la dernière demi-heure avant l’entrée du public, et pour la première fois, une journaliste daigne se déplacer pour venir assister à leur représentation d’un vaudeville de Labiche.

Mais, bien évidemment, rien ne va se passer comme la troupe ne l’espère, au grand désespoir de la metteuse en scène qui, en plus d’avoir des montées de lait abondantes et inopinées, n’arrive plus à tenir sa troupe. Et malgré cela, show must go on…. Mais entre le couple de comédiens qui se déchire, l’actrice qui ne vient pas et qui sera remplacée par la régisseuse adepte du comique troupier, le beau gosse imbu de sa personne, les problèmes techniques et la stagiaire qui gère la régie comme… une stagiaire, cela ne va pas se faire tout seul… Pour notre plus grand plaisir.

Le parti pris de 2 pièces en une est original et fonctionne particulièrement bien. Le jeu est énergique, les actions s’enchainent à un rythme effréné, avec moult détails. Tous les ingrédients pour faire un vaudeville réussi sont réunis. On rit à gorge déployée et de bon cœur ! (Et je ne dis pas ça parce qu’ils ont essayé de m’acheter avec un bonbon au chocolat : moi la journaliste venue faire mon article- Oui, ironie du sort, j’ai été choisie pour ce rôle !). Chaque comédien est à la fois à sa juste place et partout. Les décors et costumes volontairement désuets ajoutent la petite touche en plus.

Le seul bémol, qui n’est pas du fait de la troupe mais des spectateurs : entre celui qui commente tout d’un rang à l’autre, celui qui répète toutes les blagues (et il y en a beaucoup) au cas où et enfin celui, photographe compulsif qui dégaine son téléphone toutes les 15 minutes, c’est difficile de se concentrer. Un troisième spectacle en quelque sorte. Et malgré ça,  la vitalité des comédiens a réussi à me faire oublier ces indélicatesses.

Mais faisons fi des sans-gêne, ce spectacle est un véritable bijou de fantaisie, de dynamisme et de vitalité. Les comédiens nous embarquent dans la ronde endiablée du vaudeville, en véritable sons of the Labiche !

Myriam Chazalon