Le beau monde
Le beau monde

Un spectacle produit par le Bureau Hectores et la compagnie EPI (35) et vu le 13 septembre au 104.

 

Conception: création collective d’Arthur Amard, Rémi Fortin, Blanche Ripoche et Simon Gauchet sur une idée originale de Rémi Fortin

Mise en scène  et scénographie : Simon Gauchet

Interprètes : Arthur Amard, Rémi Fortin, Blanche Ripoche

Genre : Théâtre performance

Public : tout public

Durée : 1h15

 

La saison théâtrale commence tôt cette année à Paris. Voilà qui tombe bien pour assouvir ma grande envie de spectacles. J’ai choisi pour cette ouverture le « beau monde » d’après le synopsis du programme. Très bonne pioche !

 

Dans « Le beau monde », le spectateur n’en n’est pas un puisque le théâtre a disparu. Nous sommes très loin dans le futur. Du XXI°, ne restent que ces ruines de théâtre -un gradin circulaire qui encercle un espace nu, seulement jonché de quelques pierres crayeuses- et des fragments de rites – 47 sur 427- qui ont survécu au temps et que nos 3 conférenciers, en costume d’époque, se proposent de nous transmettre comme on le fait depuis toujours tous les 60 ans.

Ces fragments parlent d’une époque révolue où les gens vivaient des premiers émois et s’embrassaient,  où les larmes étaient comme des vagues de l’âme. Ils s’adonnaient à des cortèges bruyants et à un étrange jeu nommé football. Ils faisaient des échanges d’objets entre eux et qui s’avéraient particulièrement inégaux. On pouvait voir un drôle de phénomène nommé neige et une matière étrange du nom de sable.

Comme les auditeurs présents n’ont aucune idée de ces étranges pratiques, nos conférenciers les décrivent, les chantent, les miment, les bruitent ou en déroulent le mode d’emploi. C’est infiniment drôle, politique, poétique et décalé. Le rythme est enlevé. Les comédiens sont parfaits à commencer par Blanche Riposte qui régale littéralement la salle en énumérant avec force gourmandise les desserts qui existaient alors.

« Le beau monde » a remporté le prix du jury impatience en 2022 et c'est plus que mérité.

 

Catherine Wolff

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