Second souffle
05 mars 2024Spectacle de Morgane Raoux (Madame Clarinette et Cie - 78), vu le 27/02/2024 au théâtre le Funambule à 21h.
Auteur : Morgane Raoux
Comédiens : Morgane Raoux, Nicolas Wanczycki ou Bertrand Saunier
Mise en scène : Julie Anne Roth
Type de public : Tout public
Genre : Théâtre
Durée : 1h20
Comment poursuivre sa vie quand on perd ce qui la fait vibrer ? Comment jouer de la clarinette quand on a perdu le souffle ?
Cette pièce retrace la vie d’une clarinettiste passionnée ayant grandi dans les cités de Clermont-Ferrand. Elle nous raconte elle-même son propre rôle, en compagnie d’un comédien haut en couleurs qui l’assiste dans la narration. Le duo fonctionne admirablement bien : la clarinettiste raconte tandis que son compagnon incarne tour à tour avec beaucoup d’humour et de maîtrise les différents personnages qu’elle rencontre, relevant comme il faut ce récit tendre et touchant.
Le plus remarquable dans cette pièce, c’est l’humilité qu’elle dégage à tous les niveaux, du récit brut de cette vie à la sensibilité de sa protagoniste en passant par sa présence sur scène. Cette dernière fait d’ailleurs l’effort d’y monter, non pas pour briller, mais pour transmettre. Elle n’est pas comédienne et elle n’essaye pas de faire semblant. Elle est simplement elle-même et fait de son mieux pour nous raconter sa vie, telle qu’elle est, sans détour ni emphase, comme une sorte de ligne de basse pure et envoûtante que son compagnon de scène orne et complète de multiples lignes mélodiques, plus savantes, mais tout aussi altruistes. Elle a grandi entourée d’amour et a connu des tragédies et des épreuves, comme tout le monde et comme personne, et elle nous les partage calmement, avec un bon équilibre de recul et de pudeur, sans jamais en appuyer les reliefs. Tout simplement.
Ce spectacle n’est pas révolutionnaire, il n’offre pas de réflexion inédite ni de bouleversement sensationnel. Mais, il connaît ses forces et ses faiblesses et, par une mise en scène bien huilée, il fait résonner son fond et sa forme avec brio et toujours avec cette humilité, qui donne une dimension supplémentaire à l’émotion du moment. Et c’est beau et touchant.
Alexandre SAINT-DIZIER