La Nounourserie de Monsieur Félicien
26 juil. 2014Par Philippe Gonnet (26), vu le vendredi 25 juillet 2014 à 15h30, au Festival d’Avignon au Collège de la Salle
Auteur, Concepteur et interprète : Philippe Gonnet
Genre : Théâtre Jeune Public et manipulation d’objets
Public : à partir de 2 ans
Durée : 40 à 45 minutes
Monsieur Félicien est le propriétaire d’une ancienne fabrique de jouets. Chaque mercredi, il met son vieux magasin à la disposition des enfants du quartier pour qu’ils puissent s’y amuser. Et chaque mercredi soir, après le départ des enfants, il vient remettre de l’ordre dans le local resté tout en vrac. Mais ces jouets sont devenus pour lui comme des enfants sur lesquels il va reporter toute sa tendresse.
Le décor de la boutique est agencé avec grand soin, l’entrée est ornée d’un panneau à l’ancienne où figure le fait que le magasin existe depuis 1876. Côté jardin, un comptoir avec un joli téléphone d’antan, au fond un porte parapluie et un portemanteau, côté cour un ensemble d’étagères remplies de peluches et de poupées, au centre du plateau se trouvent éparpillés des jouets, un tricycle, une trottinette en bois, un cheval à bascule…
Quand Monsieur Félicien retrouve son magasin, après avoir soigneusement posé ses affaires, il s’enquiert du vécu de ses peluches. Ainsi, il s’adresse à « La poupée qui voit tout », à Bécassine devant sa poussette, aux moutons dodus, au petit chien coincé dans la cage, à la famille des ours, au grand tigre, au nounours cavalier…
A chaque jouet, peluche, poupée rangé, Monsieur Félicien échange avec et joue. Ainsi il chante, d'une très belle voix, avec les enfants du public « dodo, l’enfant do… » pour dorloter le chien qui s’est fait tirer les oreilles dans l’après-midi et enfermer dans une caisse en bois; fait galoper le nounours sur ses épaules en fredonnant « à dada sur mon bidet… » ; apprend à Bécassine comment bercer un bébé dans une poussette avec « fait dodo Colas mon p’tit frère… ».
Il entremêle des moments de douceur avec des petits jeux plus dynamiques où, par exemple, les ours racontent à son oreille leur journée au cirque. Ils font alors des cabrioles, galipettes et du trampoline ! Les sœurs girafes « couinent » sans cesse sans réussir à se calmer l’une ou l’autre pour lui dire pourquoi elles sont loin de leur mère. Le cochon marche et grouine sans aller se placer au bon endroit….
Quand chacun a retrouvé sa place, rejoint ses amis ou sa famille, que le grand tigre a su amadouer son maître pour, sous réserve d’être gentil, se placer hors de sa cage, Monsieur Félicien leur raconte « Le Petit Chaperon Rouge ». Le comptoir devient un plateau où des marionnettes de chaque personnage et une valise qui fait office de chambre pour la mère-grand deviennent le théâtre de ce conte. Puis, se préparant pour rentrer, il remet son manteau et son chapeau et découvre un rat en peluche agrippé à sa canne qui veut absolument partir avec lui !
Il finit par lui promettre des frites et des crêpes… pas au nutella, il n’en a pas mais à la confiture de fraises faite maison par Madame Félicien ! Pour le reste des locataires du magasin, avant de fermer la porte, il va actionner un manège avec sa musique et ses lumières pour que chacun puisse s’endormir rassuré.
Ce spectacle est rempli de notre histoire commune d’enfance : ses contes, ses comptines, ses jeux, ses disputes de place avec les camarades, ses repères avec les adultes (maîtresse, père, mère, grands-parents), qui sont évoqués pour tempérer les petites querelles entre les peluches, faits pour encadrer ou rassurer…
Un bien joli spectacle plein de douceur et de tendresse, avec un grand soin et beaucoup de coeur apportés par Philippe Gonnet dans la conception et la réalisation.
Samuel Raynaud