Les couteaux dans le dos
Les couteaux dans le dos

Spectacle vu le Dimanche 7 juillet au Théâtre Le Petit Louvre - Programmé au festival d’Avignon du 5 au 28 juillet 2019 à 16H25.

Nominé aux Molières 2010 dans la catégorie auteur francophone de l’année

 

Texte : Pierre Notte

Mise en scène : Pierre Notte

Comédiens : Muriel Gaudin-Caroline Marchetti-Kim Schwarch-Amandine Sroussi et Paola Valentin

Durée : 1h20

 

 

Marie fuit..... Elle fuit sa famille toxique et le monde sans vraiment savoir pourquoi. Elle côtoie la mort mais aussi un petit gardien de phare auprès duquel elle semble s’apaiser et se rasséréner. Et si c’était l‘amour ? Mais Marie est trop seule pour l’appréhender et savoir si c’est vraiment ça l’amour. Alors, elle fuit encore. Vers les fjords glacés ou Stockholm.

Comble de l’horreur : elle ne veut surtout pas qu’on la touche. Que personne ne la touche… ! Pourtant, elle se coupe régulièrement les mains avec un couteau parce que « le seul ennemi, c’est soi ».

 

Les 5 comédiennes exécutent à merveille diverses scénettes aux allures philosophico-éthiques et incarnent avec brio la force du verbe et de la pensée de l’auteur. Elles sont belles, investies. Elles chantent parfois. Remarquablement. Leurs gestes, par moment saccadés, ne sont pas sans rappeler des attitudes corporelles autistiques. Cette gestuelle renforce la dimension contemporaine de la pièce dans son écriture et sa mise en scène. Et puis, il y a ce « rien » qui revient souvent. Comme si la vie ce n’était rien, tout simplement. L’idée des « rapports » est récurrente aussi :

     - « Il n’y a aucun rapport ! »

     - « J’aime pas les rapports ! »

Et des pensées très « nottiennes » qui soulèvent la réflexion, même longtemps après :

     - « On peut se faire petit ou simplement l’être ».

     - « L’enfant quand il a disparu est plus envahissant que quand il était là ».

 

Le spectateur ne sort pas indemne des pièces de Pierre Notte. De celle-là tout particulièrement. Il conservera d’elle l’idée d’une fable parfois cruelle, où l’humour noir est bien présent et distille avec profondeur l’idée d’une certaine vérité. Celle qui se cache sous l’humus par exemple.

 

 

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