Un pièce de: Eduardo Pavlovsky

Portée sur les planches par : Théâtre des Halles – Compagnie A. Timar

Mise en scène et jouée par : Alain Cesco-Resia

C’est un spectacle : Théâtre tout public (durée  1h)

 

Ce Spectacle a été vu le : 25 juillet 2008

Dans le cadre de : Avignon Festival et Compagnies : le Off 2008

Et le lieu du: théâtre des Halles- Avignon

 

En résumé :

« Spectacle n.m. (lat. spectaculum) 1. Ce qui se présente au regard, à l’attention, et qui est capable d’éveiller un sentiment. Contempler le spectacle d’un coucher de soleil (…)»
(dixit Le Petit Larousse)

 

Mais encore… :

Durassien, Durassienne, anti-Durassien, anti-Durassienne, n’allez pas voir ce spectacle, il n’est pas fait pour vous ! En effet, la référence à Duras ne relève ici que de l’anecdote pure.  Juste faut-il y voir l’importance de la mouche envolée d’un texte de l’auteure précitée. Mais cela aurait pu être une autre mouche, n’importe quelle mouche à partir du moment où elle devient celle que l’on attrape, que l’on enferme entre ces mains ; parce que ce ne sont pas n’importe quelles mains, ce sont celles du comédien Alain Cesco-Resia qui incarne un homme, et pas n’importe quel homme... Un homme enfermé entre quatre murs, et si cela n’était pas joué dans la petite abside de la chapelle du théâtre des Halles, il faudrait alors démonter ce « décor » et le transporter ailleurs, à chaque représentation : le lieu est un écrin parfait de pierre dont la force domine et écrase l’Homme incarné, désincarné… sans même parler de l’âme religieuse qui hante l’espace…  Et l’Homme tourne en rond. Comme une mouche emprisonnée. Comme un boxeur sur un ring. Comme un chien qui tente de se mordre la queue. Comme dans une histoire qui n’a ni queue ni tête, entendez alors une histoire monstrueuse. Ou bien encore comme dans la cellule d’un hôpital psychiatrique…  Là, on touche le propos : la psychiatrie. Là on touche l’univers de Pavlovsky, enfin « on », il faut dire plutôt Alain Cesco-Resia qui lui, a véritablement senti, ressenti ce texte au point de se l’être injecté en intraveineuse vénéneuse. Le résultat est fabuleux, envoutant, dérangeant, inquiétant et le spectateur n’a qu’une crainte, qu’une angoisse c’est que l’Homme brise le quatrième mur, vienne à notre rencontre et infiltre son poison dans nos veines nous faisant devenir comme lui : un emprisonné de la vie, rattaché à une ficelle trop solide, trop courte, trop blessante, trop meurtrière…

Il y a du « Silence des Agneaux » dans tout ça… rappelez vous : l’insecte posé sur une bouche, Hannibal Lecter… Il y a de cet univers là dans « La mort de Marguerite Duras ». Mais contrairement à la super production Hollywoodienne, celle ci est jouée sans fard, au milieu d’une scène dépouillée de tout artifice, véritablement incarnée, mise en chair et en sang par Alain Cesco-Resia qui pourrait bien piquer la vedette à Anthony Hopkins. En plus, en plus… ce n’est pas au cinéma que vous pourrez vivre tout cela, mais dans une salle de théâtre… et là, cela démontre monsieur Cesco-Resia, que vous êtes véritablement un grand comédien capable de nous embarquer dans un vrai spectacle, « qui se présente au regard, à l’attention, et qui est capable d’éveiller un sentiment »… en l’occurrence ici : une profonde et  fascinante angoisse…   

 

Actualité :

Du 22 juillet au 2 aout au théâtre des Halles, à 19h30

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