Dieu est mort Et moi non plus j'me sens pas très bien !
Dieu est mort Et moi non plus j'me sens pas très bien !

Produit par la Cie du Grand Soir (93), vu au Théâtre Le Cabestan le 21 juillet 2022 dans le cadre du Festival Off d'Avignon 2022 du 7 au 30 juillet.

 

Mise en scène :  Franck Gervais, Christophe Luthringer

Interprètes : Régis Vlachos et Charlotte Zotto

Genre : Théâtre contemporain

Durée : 1h10

Public : à partir de 10 ans

 

Régis, enfant déjà, n'était pas content. Il n'aimait pas aller au catéchisme et avoir affaire au Père machin. En grandissant, ça ne s'est pas arrangé : il pense vraiment que Dieu est mort, que Dieu n'existe pas en fin de compte.

Il nous fera partager ses doutes à travers une myriade de personnages hauts en couleur : patient en thérapie totalement inutile, prof en proie à des jeunes aux croyances formatées, nostalgiques de Michel Sardou (la compil vidéo est assez savoureuse).

Il nous parle de nos travers dans un cocktail léger et impertinent, accompagné de sa complice Charlotte Zotto, toujours à contre-courant qui argumente et se moque avec beaucoup de bonne humeur. On rit souvent de cette auto-dérision affichée, mais le thème reste très fort car cette comédie douce-amère fait écho aux tragiques attentats qui ont marqué notre pays ces dernières années. La liberté d'expression de ne pas croire en un créateur est menacée, voire inexistante dans certaines contrées encore aujourd'hui.

Quand on pense que sur le « sacro-saint » Dollar est imprimée cette devise inaltérable : « In God we trust » ...il reste du chemin à faire pour que tous les athées convaincus puissent crier haut et fort : « Je ne crois qu'en moi » ... C'est un spectacle foutraque et revigorant qui traite d'un sujet sensible avec drôlerie et sensibilité.

Charlotte Zotto aurait gagné à apparaître plus longtemps avec son à-propos et sa joie de vivre, les élèves du cours de français systématiquement estampillés m'ont un peu déçue, mais la démarche reste sincère, ça rappelle Desproges et Coluche et ça fait du bien, par les temps qui courent...

 

Evelyne Karam

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