Carmen.
Carmen.

Un spectacle produit par 2B Company (Suisse), vu au TDV-Théâtre des Abbesses  le 20 octobre 2023.

 

Texte : François Gremaud d’après Henri Meilhc et Ludovic Halévy

Conception et mise en scène: François Gremaud

Musique : Luca Antignani d’après Georges Bizet

Interprète : Rosemary Stanley

Musiciennes en alternance : Laurène Dif, Christel Sautaux, Tjasha Gafner, Célia Perrard, Héléna Macherel, Irène Poma, Sandra Borges Ariosa, Anstasia Lindeberg, Bera Romairone, Sara Zazo Romero

Genre: Théâtre musical

Public : Tout public

Durée : 2h

 

F. Grémaud montant « Carmen. » avec Rosemary Stanley dans le rôle titre (et unique) ! Voilà un trio que je n’aurais manqué sous aucun prétexte. Pourtant force est de constater que malgré la qualité du spectacle, je me lasse un peu du procédé.

 

Après « Gisèle » puis « Phèdre ! » , c’est au tour de « Carmen » d’être revisitée par  François Grémaud.

Le dispositif est identique : un seul en scène dans un décor réduit à sa plus simple expression : deux chaises, une moquette beige baignant dans une chaude lumière. L’histoire est vulgarisée dans le sens noble du terme, rejouée en partie et recontextualisée jusqu’à la mise en abyme finale. Mais avec "Carmen.", l’ambition monte d’un cran puisqu’il s’agit pour Rosemary Stanley d’interpréter toutes les voix lyriquement et théâtralement. Sonorisée, elle est accompagnée par cinq jeunes musiciennes (alto, flûte, accordéon, harpe et saxo), disposées frontalement en fond de scènes, un peu comme des cigarières.

Le dialogue entre les musiciennes et Rosemary Stanley, entre les parties jouées et les tubes chantées est parfait. Le texte est truffé d’anecdotes et de calembours. L’ironie est mordante et volontiers féministe.

Mais faire porter un opéra-comique entier à une seule chanteuse-comédienne relève tout de même de la gageure. Autant les voix féminines sont superbes autant les voix masculines -surtout celles jouées- sont artificielles. Rosemary Stanley est avant tout une chanteuse -et elle le prouve merveilleusement ce soir- et non une comédienne. Les personnages masculins sont stéréotypés, la théâtralité fait défaut et les accrocs sont légions. À la décharge de Rosemary Stanley, le spectacle est tout jeune et les incidents dans le public durant la représentation (pauses pipi, chute d’objets, portable) n’ont pas du lui faciliter la tâche.

Pour qui n’a jamais vu Grémaud, « Carmen. » est un bonheur. La salle a ovationné. Pour qui connaît bien son travail et encore mieux l’œuvre de Bizet, « Carmen. » a comme un petit air de déjà vu, en moins bien.

 

Catherine Wolff

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