MALDONNE
MALDONNE

Spectacle produit par la Cie de Leïla KA (75), vu à LA GARANCE de Cavaillon en avant-première, le 16 novembre 2023

 

Chorégraphie : Leila Ka assistée de Jane Fournier Dumet

Interprétation : Jennifer Dubreuil Houtemann, Jane Fournier Dumet, Leila Ka, Zoé Lakhnati et Jade Logmo

Genre : Danse contemporaine

Durée : 50 minutes

Public : 14 ans et +

 

Leïla Ka a débuté la danse à 15 ans. Hip-hop, danse contemporaine… ont nourri un talent qui ne demandait qu'à éclore en intégrant la troupe de la grande Maguy Marin pour son spectacle May B. 

 

Leïla décidera ensuite de danser seule et créera un spectacle « Pode ser », plusieurs fois primé ; ensuite son duo « C'est toi qu'on adore » et une seconde pièce en solo « Se faire la belle » la porteront vers une création qui sera en fait un début, un moment, une partie de ce que j'ai vu ce soir : ça se nomme « Bouffées » et ça date de 2022. Leïla Ka recevra avec ce spectacle le premier prix du concours international de danse élargie du Théâtre de la ville de Paris.

Alors si un moment, une partie, un extrait de spectacle suscite autant d'enthousiasme, imaginez ce qu'une performance dans la même veine mais se déployant durant 50 minutes peut nous apporter comme émotions...

Leïla Ka est artiste associée au CentQuatre-Paris et à La Garance, scène nationale de Cavaillon. C'est là que j'ai pu assister à la première de ce spectacle pour 5 danseuses, « Maldonne » ; une suite de tableaux envoûtants où des femmes expriment à travers leurs robes et mouvements leur vécu, leurs désirs, leurs tristesses.

Toutes les robes, souvent portées les unes sur les autres, nous paraissent fluides et virevoltantes, très chatoyantes, on les croirait faites de soie ; pourtant la chorégraphe aurait fait son shopping costumes dans des friperies et ses robes ont toute un défaut ; il n'empêche, pour moi elles étaient merveilleuses et épousaient ces 5 corps en parfaite harmonie.

La danse était parfaitement synchronisée entre ces danseuses qui s'apostrophaient et se répondaient dans un même élan.

La musique, aussi, joua un rôle prépondérant dans l'émotion : le « Je suis malade » interprété par Lara Fabian et mimé par une aubade bouleversante des danseuses m'a touché. L'avant dernier tableau, illustré par un Violon concerto de Vivaldi, est bluffant de puissance et de beauté. Léonard Cohen et Plastikman font aussi partie de ce foisonnement musical : un vrai plaisir, agrémenté parfois du silence et du seul bruit des corps en mouvement.

Les danseuses dansent « joyeux » et combatif, leur sororité transpire dans tous les tableaux, c'est fluide, aérien, c'est d'une grâce infinie.

Bref, pour faire simple, c'était aussi bien surprenant que prodigieux ! N'hésitez pas à voir ce spectacle en tournée...

 

Evelyne Karam

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