Photo du site de la compagnie Les Maladroits

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Super Objets

Exposition de la compagnie Les Maladroits (44) vu le 23/11/2023 au théâtre du Mouffetard à 19h00.

 

Auteurs : Benjamin Ducasse, Valentin Pasgrimaud, Hugo Vercelletto et Arno Wögerbauer

Comédiens : /

Mise en scène : /

Type de public : Tout public

Genre : Exposition

Durée : 15 minutes

 

« Si Super Objets avait des parents, ce serait le théâtre d’objet et la bande dessinée. [...] Super Objets aime les collections d’objets couchés sur le papier. Super Objets aime la société de consommation, la myriade d’objets qui ne servent à rien. Ça lui donne plein d’idées. »

 

Super objets est une exposition statique s’étalant sur quelques salles, où sont installés des objets sur fond blanc, le plus souvent des jouets ou des figurines, que quelques coups de crayon dotent de parole. Cela va de commentaires plus ou moins amusants et spirituels, un peu à la manière des gags de Philippe Geluck, à des scènes plus narratives et poétiques, qui s’approchent d’un concept de bande dessinée en relief.

La mise en scène des objets est, tout au long de l’exposition, faite de beaucoup de bonnes idées et d’humour, sans détour ni longueur. Certaines bandes sont très inspirées, certaines simplement amusantes ou d’autres un peu plus mystérieuses, ce qui rend la visite variée et agréable. Néanmoins, beaucoup d’effets reposent sur des ressorts classiques de détournement et expriment des messages politiques un peu grossiers. C’est toujours fait avec beaucoup d’intelligence et de sagacité, mais cela rapproche plus l’exposition d’une suite de dessins de presse avec des figurines à la place des dessins que de l’exploration de ce concept original. L’aspect tridimensionnel est présent, mais comme étouffé et en balbutiement, ce qui ne donne au tout que légèrement plus de relief qu’un catalogue. 

Ce que j’ai vraiment aimé dans Super Objets, c’est le fait que, contrairement aux dessins des BD, les figurines n’ont pas été réalisées pour la narration ; et je trouve que les auteurs ont bien réussi à jouer avec. Cela donne une forme de vie, d’imperfection et de profondeur à chaque petite histoire, comme une sorte de surcouche rugueuse et fortuite qui nous amène à fournir, en les contemplant, un petit effort de l’ordre de la création active. Je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai pris un jouet qui trainait pour me raconter une histoire. C’est un réflexe d’enfant que j’ai comme beaucoup perdu et que personne ne peut retrouver à ma place. Et pourtant, en sortant de Super objets, cette activité m’a semblé étrangement proche, comme si l’exposition, tout en me tenant la main pour ne pas me perdre, avait su stimuler cette partie rouillée de mon imagination. J’avais presque envie d’aller retrouver mes vieux jouets d’enfance pour leur redonner un peu de vie. Cette implication douce et ludique du spectateur, bien que pouvant être à mon sens davantage développée, donne à l’exposition beaucoup de force et d'originalité.

 

Alexandre SAINT-DIZIER

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