Les derniers géants (grande forme)
10 mars 2009La compagnie rhône-alpine Detours (69) a présenté la forme dite "grande" sur la scène de l’Espace Aragon de Villard-Bonnot le 10 mars 2009, devant un public de scolaires.
Durée : 1h
Tout public à partir de 8-9 ans
Distribution :
Mise en scène : Catherine Perrocheau
Direction musicale et contrebasse : Thierry Derrien
Percussions et instruments : Pierre-Yves Voisin
Guitare : Jean-Marc Simon
Narratrice : Séverine Puel
Comédienne-machiniste : Sabine Destailleur
Il y a un an, nous découvrions l’approche scénique de cette compagnie qui nous était restée en mémoire. C’était à la Ponatière d’Echirolles (38), devant des scolaires de cycles 3 et de collèges, et la petite forme proposée nous avait transportés tant elle alliait le texte magnifique de François Place, l’intime et l’espace d’un voyage proposé dans nos imaginaires. Cf article d'avril 2008.
Bien évidemment, nous n’avons pas éprouvé la même surprise que la première fois. Quasi inévitable puisque nous avions souvenir des mots et atmosphères. Mais nous étions curieux des différences qui pourraient être définies en rapport avec la surface du plateau et le nombre de spectateurs pouvant être accueillis.
Notons d’abord des propositions autres au plan du décor : il y a bien sûr la cabane-cabine-bureau d’Archibald, mais cette fois bien plus incluse dans un ensemble dont elle n’est qu’un élément ; les "plaques", sortes d’éléments d’un puzzle qui ne sera dans son entier qu’à la fin du propos, s’ouvrent sur des fenêtres, se recomposent au cours de l’histoire ; La narratrice et les musiciens n’occupent pas un espace défini de bout en bout mais ils s’allient en géométries variables au cours du déroulé ; enfin, il y a des sortes de jeux dans le jeu, notamment entre "Archibald" et l’un des musiciens, avec des moments de connivence(s).
Nous ne dirons pas que cette forme, plus gourmande en matière d’espace et de volume, soit plus percutante que la première. Dans le décor qui se décline telle une vague à tiroirs, demeurent la beauté des onomatopées qui rappellent les lignes sonores indiennes, les modulations de la voix, du récit et de la musique qui se décline en mélodies mais surtout en sons vecteurs d’atmosphères et d’images. Le texte de François Place s’écrit dans ce contexte. Peut-être aussi certain(e)s d’entre verront-ils (elles) l’auteur de ce voyage littéraire dans le personnage de Ruthmore qui oscille au coeur de ses pérégrinations ; de fait ressenti plus éloigné dans ses songes. C’est en tout cas ce que nous y avons vu. Une légère préférence pour la petite forme peut-être, parce que plus proche de nous mais aussi plus encline à accrocher les plus grands.
Il est intéressant qu’existent deux propositions d’un même spectacle, ce qui offre l’avantage de l’ajuster et de l’offrir à divers publics, notamment aujourd’hui à des enfants plus jeunes.
Une compagnie à suivre.