Des récits pour les tout petits
18 mai 2007Carole Goncelin s’est produite le mercredi 16/05/2007 à la Maison du Temps Libre à Fontaine (38), dans le cadre du festival des Arts du Récit en Isère et en partenariat avec le Service Petite Enfance du CCAS de la ville devant les tout petits et leurs parents
Public concerné : jeunes enfants et leurs parents
Durée approximative : 35 mn
Nous connaissions déjà Carole Goncelin pour l’avoir entendu raconter "le Secret" en 1993 et "Tu me manques" en 1999, pour l’avoir vue dans le spectacle collectif "Ainsi soient-elles" en 1998. Nous avions dons eu des occasions d’approcher son répertoire tout public, voire plutôt pour les adultes et ados. Ici, possibilité s’est offerte à nous de la voir dans sa pratique avec les tout petits et leurs parents, un des volets non négligeables de sa démarche artistique. En effet, Carole Goncelin encadre entre autres des stages de formation autour des comptines et jeux de doigts.
Des paravents noirs, une chanson aux accents américains qui aurait pu laisser présager un lien avec le Nouveau Monde, et tout commence par une histoire de Trouvé-Caché, jeu fort apprécié du jeune public. Puis vient le pouce Patati, rapidement suivi de son compère ou adversaire Patata, puisque la conteuse doit promettre qu’ils ne se rencontreront pas... La première partie de la racontée que nous a proposée Carole Goncelin est l’histoire de ce ventre rond, "plein d’amour rebondi", où se love un enfant qui grandit mais qui est si bien dans ce Caché qu’il n’a guère, voire pas du tout envie de le quitter pour découvrir le monde. Cette maman affolée par ce refus appelle à la rescousse Papy et Mamy, puis la grande soeur Fany et enfin papa. Ce ne sont pas les idées qui manquent aux uns et aux autres pour inviter l’enfant à naître mais rien n’y fait, excepté... le bruit des "baisers fous et doux", et là, il ne peut plus résister ! Seule Fanette n’est guère satisfaite de ce poupon devant lequel tout le monde s’extasie et elle se dit que papa va bientôt être très fâché et qu’il le mettra dans du papier avant de le jeter dans les cabinets. Cette histoire est celle du monde, notre histoire à chacun(e) et c’est en cela qu’elle nous touche, nous émeut, nous aussi adultes, d’autant que la conteuse exprime des mimiques convaincantes et qu’on à là, devant nos yeux, les uns après les autres, tous les membres de cette famille en passe de s’agrandir. Elle se suffit à elle-même et aurait à notre goût pu se terminer sur cette ouverture sur l’aventure de la vie. Carole n’en a pas décidé ainsi et a prolongé ce moment par des comptines et historiettes, propres à ravir les enfants, reprises par les grands qui visiblement les connaissaient, avec pour conclure le bonjour du soleil et le lever de lune. Une manière de dédramatiser l’envie de cette grande soeur de voir son petit frère disparaître en parlant de cette Fanette petite graine qui deviendra un jour poussière... ? Ou encore une façon de nous dire que Fanette va très vite oublier cette gêne occasionnée par l’arrivée de l’intrus et qu’on va tous ensemble jouer avec ça ? A voir...
Quant à nous, notre préférence serait allée vers une mise en suspend de l’enfant à venir avec cette plongée dans le monde du vivant, même si le temps de l’histoire en avait, de fait, été raccourci. Et si le matériel ne doit pas primé sur le propos, un petit regret du côté de la mise en espace dans un lieu qui ne facilitait pas le centrage de regard.
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