La compagnie "les ailes de Babelou" a proposé son nouveau spectacle le vendredi 8/06/2007 à la salle Stendhal de la MJC Allobroges, à Grenoble (38) Dans le cadre du Festival Petite Enfance organisé par la ville de Grenoble

- Chorégraphie et interprétation : Amandine Crochet
- Décors : Marie Theis
- Création musique : Serge Houppin

Durée du spectacle : 30 mn

Public visé : enfants à partir de 1 an


Si Babelou est un ange, avec ses ailes en papier carton, et qu'il rêve, qu'il invente, la mise en invention aurait nécessité d'être plus "formalisée", pour que les petits saisissent bien ce passage. Bien sûr, Babelou ôte ses ailes et soulève le voile du décor, mais cela suffit-il, d'autant qu'il n'y a pas de parole. Bien sûr, c'est un voyage en imaginaire qui nous est proposé là, et sans doute ne faut-il pas y voir ou même y chercher des logiques. Malgré tout, les images proposées gagneraient à être plus poussées. De même à la fin, après être entré en histoire, il faut en sortir, avec les mêmes gestes, à l'envers, comme une parenthèse offerte aux spectateurs que l'on prend soin de fermer.
Il y a de l'idée dans le décor tissu coloré, comme ces chemins de lit qui entourent les berceaux, quand Babelou se glisse "dans la peau" du lion. Mais s'il y met les bras, on ne voit pas sa tête... C'est ce que les petits font et qui correspond à leur monde. Ce caché, trouvé qu'affectionnent les tout jeunes enfants, c'est une piste à suivre, à construire d'avantage et pas seulement à effleurer. Jouer de ça, avec le public, sans sombrer dans "Guignol", serait à explorer plus finement.
De même, la chanson enfantine interprétée par un jeune enfant sur la bande son opère une certaine magie, justement parce que l'enfant n'est pas là, que la voix vient d'ailleurs et que la danseuse fait mouvements de bouche sans qu'aucun son n'en sorte. C'est comme une petite bulle, pas de silence, non, mais qui nous frôle. C'est la chanson du clown. Peut-être d'autres bulles auraient-elles pu s'ouvrir dans l'espace du lapin ou celui de la souris...
La musique est quasi constante et devient parfois gêne. Elle prend beaucoup de place et ne laisse pas suffisamment d'espace au son de la boîte à musique ou au silence même, important, voire fondamental pour souligner les rythmes, créer des suspensions d'écoute et d'attention. Le xylophone aussi aurait pu prendre place mais il demeure fictif, il n'émet aucun bruit. Dommage! La musique en direct, l'utilisation d'instruments lorsqu'ils sont sur la scène, ont force de vivant.
La danse bénéficierait d'une échappée au son, où le corps pourrait prendre ce relais-là, comme lieu de résonance, comme lieu d'échos.

En somme, il y a des idées, des pistes proposées, mais faut-il toujours, encore plus pour les tout petits, multiplier les sources? La force du propos en souffre à notre avis. Le spectacle est tout neuf, puisqu'il s'agissait de la première, et il aura à trouver la justesse de son timbre lors des représentations futures. Le public était là, les ingrédients aussi, mais la recette manque d'un grain de sel pour gagner en saveur(s).
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