malka_regarde-moi.jpegLa compagnie Malka présentait cette pièce pour six danseurs le jeudi 4/10/2007 à la Rampe d’Echirolles (38). Durée : 1h

 

 

Avec :
- Tayeb Benamara
- Aïda Boudrigua
- Sophie Carlin
- John Martinage
- Bouba Landrille Tchouda
- Thierno Thioune

 

 

Un plateau dont les éléments de décor appartiennent au quotidien : un réfrigérateur, un canapé, une table basse. Au fond, des vêtements sur une tringle et une sorte de cabine, cabine d’essayage, boîte à trucs, cabine d’ascenseur peut-être... Ils entrent les uns après les autres, ces six-là qui ne peuvent vivre ensemble et qui pourtant occupent le même espace sans le partager, sans se préoccuper de l’autre, entre chaussures qui traînent, canapé qu’on squate ou frigo qu’on pille... Le vivre ensemble, c’est pas gagné d’avance, pas immédiat, pas évident, c’est ce qui nous est dit là, montré même.

C’est sans doute sur cette thématique que se sont rejoints la compagnie Malka en résidence à la Rampe, qui mène un travail autour des différentes danses, de leurs croisements et rapprochements, du métissage des êtres, Rodrigue Glombard (http://glombard.bluerats.net/) que dont nous avions pu voir les "Carnets Lunaires" à une Pleine Lune organisée par DCAP (Développement Culturel Arts et Poésie) ( http://www.ville-echirolles.fr/sortir/dcap/dcap.html) courant 2007 et Pascal Mangelle dont nous suivons le travail et l’approche aigüe des distorsions et différences depuis dix ans au sein de la compagnie grenobloise La Saillie. Dans cette pièce-là, ce dernier est à la dramaturgie et ce n’est pas totalement surprenant. Il donne immanquablement la couleur aux regards et aux intentions des danseurs tout à la frange des vies et des fêlures. Pendant cette heure de danse, les interprètes dégainent leur(s) rage(s), leur(s) impossible(s). Cependant, les brèches qui vont s’ouvrir, cahin caha, avec avancées et reculades, laissent entendre que rien, après, ne sera comme avant, même si on finit sur une image relativement similaire à la première, à savoir un homme, seul en scène. Le "même" homme ? Rien n’est moins sûr... Il y aura eu d’abord un cri, un cri de femme.

Début d’une prise de conscience de l’autre et peur aussi. Ce qui nous est dit ici, c’est que porter un regard sur l’autre, c’est bien plus que le voir, mais que le voir, déjà, c’est un pas pour sortir de sa chambre froide, briser son carcan, prendre le risque d’aller vers et d’être approché. Regarder, ce n’est certainement pas mater, dans tous les sens du termes. Regarder, c’est peut-être le risque de tomber ou de se jeter dans le vide sans être rattrapé. Et à l’envers des êtres, il y a les ombres, celles qui apparaissent sur les cloisons et qui jouent d’elles-mêmes une autre histoire. Les ombres, ici, ne sont pas celles qui brouillent nos esprits mais bien plutôt celles qui acceptent l’incertitude des relations et insufflent une part de liberté.

La salle était pleine, le public vraiment présent. Des parcours d’artistes à suivre, incontestablement.


- www.ville-echirolles.fr

 

Autre spectacles de la compagnie :

> Poisson d'Avril : http://vivantmag.over-blog.com/article-poisson-d-avril-97229559.html

> Murmureshttp://vivantmag.over-blog.com/article-murmures-97229841.html

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