Le Sultan dans l'escalier
25 juil. 2011Spectacle vu dans le cadre du Festival d'Avignon
à L'Antidote Théâtre
de et par Gilles ASCARIDE
Un texte beau, riche.Un auteur, acteur, Gilles Ascaride habité par son texte, il nous conte "Le Sultan dans l'escalier".
L'acteur est seul, un escalier, une rampe. L'actrice Yvette Favier, en femme de ménage va et vient, se moque de ce vieux "fada"*, s'il est roi, elle en est le bouffon. Ce vieil homme du sud qui radote est magistralement interprété, il nous conte sa saga familiale. Il évoque avec passion et une nostalgie pathologique les heures de gloire vécues par son aieul à l'époque coloniale en Afrique. Et au fil du spectacle, le texte aborde de nombreux aspects de la ville de Marseille, de ses habitants, de son histoire ,et ce, au fil des générations. Gilles campe parfaitement la personnalité de ce vieil homme acariâtre et antipathique ; Retraité de la construction navale, aigri, il en veut à tous en ruminant dans les escaliers de l'immeuble, le passé glorieux de feu ses ancêtres.
Au fil du texte l'on évoque l'ancien Musée de la marine de Marseille, la maladie de l'amiante qui touche les anciens des chantiers, le football.
Sont pointées à travers ce vécu quelques réalités sociales comtemporaines. Lorsque llcencié à cinquante ans, tu n'as pas la retraite, mais pour retrouver un emploi , tu es trop vieux déjà.
De temps à autres, pour donner la réplique à ce Sultan, l'acteur Gérard Meylan sur un écran surélevé, interpelle Ascaride.
Malgré cet élément de mise en scène, la qualité du texte que j'ai personnellement beaucoup appréciée, n'est pas des mieux servie. Et ce malgré le talent incontestable de l'acteur-auteur parfait dans le rôle.
Il manque quelque chose, l'ensemble reste trop monolithique.
Le propre d'une mise en scène réussie n'est-il donc pas de rendre perceptible un texte au plus grand nombre?
Procurez- vous ce livre édité aux éditions "L'écailler"; un beau texte.
En ce qui concerne la pièce, je serai ravie de la revoir, ouverte au plus grand nombre dans une mise en scène revue.
l
* "Fada" : Fou en Occitanie.