Le NoShow, un show-must-go-on à tout prix

Spectacle de la Compagnie Nous sommes ici et Théâtre Dubunker (Québec et Montréal), vu le 26 juillet 2017 à 23h, Avignon OFF 2017, au Théâtre Gilgamesh Belleville, du 6 au 28 juillet.

Interprètes : François Bernier, Véronique Chaumont, Annabelle Pelletier-Legros, Eve Pressault, Hubert Lemire, Sophie Thibeault, Julien Storini
Metteur en scène : Alexandre Fecteau

Genre : Théâtre
Public : Tout public à partir de 14 ans
Durée : 2h05

 

Lorsque j’arrive, je m’interroge sur les personnes qui accueillent, ne serait-ce pas les comédiens ? Toute une organisation originale autour de l’accueil et du paiement de sa place. On paye, ou pas, anonymement et ensuite on attend pour entrer. Je ne peux en dire plus car il faut garder l’effet surprenant et innovant.

 

Nous entrons dans la salle, elle est comble. Pas de comédien sur scène, juste une grande rangée de table devant nous avec 7 micros. Les comédiens arrivent petit à petit. Les 7 sont là et puis on commence l’assemblée générale telle qu’on nous l’annonce sur le vidéoprojecteur. Les premières minutes aborderont la raison d’être devenu comédien. Le public éclate de rire d’entrée ! Puis on nous parle également de la condition des artistes, des comédiens, du prix à payer pour aller voir une pièce, de ce qu’on souhaite payer, de combien nous pensons que cela vaut.

Le verdict tombe, ce soir le public a payé tant ! Tous les comédiens pourront-ils être payés ce soir ? Pourront-ils tous rester sur scène ? Et là encore la formule nous surprend totalement !

Moderne, drôle, originale ! L’interaction n’est pas toujours évidente avec le public et là elle est menée avec brio !

 

Bien entendu, j’apprécie leur accent, oui je ne peux nier que cela influe en plus de l’humour auquel j’adhère complètement. Etant allée plusieurs mois à Montréal, je me replonge dans mes souvenirs. Et puis eux aussi ils apprécient nos accents, ils trouvent ça drôle cette manière de parler en cul d’poule ! Ils se moquent d’ailleurs avec finesse de la culture française, de ses expressions et le public ne manque pas d’autodérision ! D'autant qu'un des comédiens de la troupe est français, cela renforce l'humour autour de nos deux cultures.

La seule critique plus négative que je ferais c’est ce sentiment de quelques longueurs à partir des derniers trois quarts d’heure. Longueurs car on a compris le principe bien que j’adhère et qu’il me fera éclater de rire jusqu’au bout. En effet, ce no show est proposé sur 2h05 et je pense qu’il est possible de réaliser cette performance sur 1h30 maximum afin de garder le rythme tout au long.

Il est clair que le thème de ce no show tourne autour de la condition des comédiens, des artistes en général, du système de subvention, de l’intermittence, qui n’existe pas au Canada d’ailleurs...

 

Un sujet rondement mené, décortiqué, coloré, électrisé, manipulé, vulgarisé par cette troupe de jeunes comédiens hautement performants !

L’interaction avec le public sera régulière et toujours très réussie ! On sera plongés sur le plateau, au bout de notre téléphone, dans les coulisses, dans la rue, on nous emmène partout avec ce scénario complètement fou ! Je ris beaucoup, je suis subjuguée par cette formule que je découvre pour la 1ère fois de ma vie ! Et non pas pour la 1ère fois du festival ! Une formule qui me rappelle pour autant des formules proposées en spectacle de rue ! J’adhère et j’adore !

 

Valérie Desbrosse

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