Spectacle du Collectif DMT-12 (75), vu à la Fabrik à Avignon le 8 juillet 2021 à 20 h. Dans le le cadre du Festival OFF d'Avignon du 7 au 31 juillet.

 

D’après le film de Dennis Gansel et le roman de Todd Strasser.

Adaptation : Alexandre Auvergne et Prune Bonan.

Mise en scène : Alexandre Auvergne

Interprète(s) : Ryad Ferrad, Anna Stannic, Thomas Sagot, Prune Bonan, Alexis Ruotolo, Laurela Delle Side, Basile Sommermeyer, Eloise Pochon, Ike Zacsongo-Joseph, Alexandre Auvergne

Genre : Théâtre dépoussiéré

Public : tout public à partir de 12 ans

Durée : 1 h 30

 

Il y a probablement deux publics pour ce spectacle : ceux qui ont vu le film et ceux qui ne l’ont pas vu. Rassurez-vous : dans les deux cas, ça fonctionne. Cette vague théâtrale nous transporte, nous submerge et nous emporte avec elle et ses mille questions sur le groupe et les mécanismes de l’autocratie. La salle était complète dès ce deuxième jour du festival, avec un public très mélangé et conquis par l’énergie de cette belle équipe.

Nous sommes dans une salle de classe, et le prof d’histoire, Monsieur Perrot, propose à sa classe de lycéens d’aborder le sujet de l’autocratie dans le cadre d’une semaine thématique : une dictature est-elle encore possible dans nos sociétés modernes ?

Pour cela, il propose une expérience « en vraie », en impliquant ses élèves et le public, dans la création de leur propre groupe. En une semaine seulement. Jusqu’où cela nous mènera-t-il ?

Le spectacle suit le film - que j’ai vu sur les conseils de ma fille il y a quelques années - avec une grande fidélité. Avec en plus, ce qui fait le spectacle vivant : la proximité, la présence, la réalité… Ces dix jeunes sur le plateau, tout juste sortis de leur formation de comédiens, regorgent d’une énergie rayonnante. Ils sont ancrés dans la vie. Ils crient. Ils slament. Ils jouent… Et nous sommes immergés avec eux. Je me suis même demandé, si mon voisin, un jeune homme noir, -détail malheureusement suffisamment rare dans nos salles pour être souligné - n’était pas un des comédiens qui allait intervenir tant il me semblait impliqué.

La mise en scène habile, nous permet aussi d’entendre les interrogations personnelles de chacun des protagonistes, sur cette vague sur laquelle ils commencent à surfer. C’est un véritable questionnement sur ce qui fait le « nous » et sur ses mécanismes de reconnaissances et de solidarité : ne plus être jugé, ni exclu dès lors que l’on fait allégeance.

Un spectacle porté par une superbe énergie et qui, me semble-t-il, fera particulièrement écho aux jeunes – en leur faisant découvrir le théâtre d’aujourd’hui qui plus est. Que demander de plus ?

Bravo et merci !

 

Éric Jalabert

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