Le Théâtre des Lyres au Centre Socioculturel André Malraux à Jarrie (38), mercredi 28/02/2007 à 15h.
-  Avec : Gilles Imbert
-  Spectacle pour enfants de 2 à 5 ans.
-  Séance organisée par le collectif culturel Jarrie-Champ

Un castelet, une maisonnette, un rideau noir en fond de "scène". Un bien petit espace dans une bien grande salle qui n’offre guère au spectateur le resserrement propice à la concentration... Voilà déjà la première chose que l’on voit lorsqu’on s’installe et qui mériterait qu’on réfléchisse à la question, qu’on imagine de bonnes conditions d’accueil pour le spectacle de proximité. L’intérêt de "Vaches et taches"est sa légèreté ; sans prétention, il ne nécessite pas une logistique des plus complexes : un seul comédien-marionnettiste qui joue, qui manipule. Il est donc tout à fait adapté à des lieux restreints et au jeune public. Cependant, la lumière qui éclabousse, en dehors de l’espace-scène, l’installation à côté de chaises empilées... Ne peut-on décidément faire mieux ? Le regard, ça se travaille, ça s’éduque, et qu’il s’agisse des artistes ou des organisateurs, ce n’est pas à négliger et à considérer comme un extra !

Maintenant l’histoire : celle d’un fermier qui nous parle de sa ferme et plus spécialement de sa vache Marguerite, née de patates et de morceaux de bois. Elle rêve de devenir une belle vache. Les métamorphoses successives suggérées par la poule exauceront son souhait mais il faudra encore trouver une robe adéquate ne se confondant pas avec les fleurs de la prairie et apprécier l’herbe verte pour éviter d’être mangée par le loup.

La manipulation est sommaire et les personnages sont "déplacés" plus qu’ils ne vivent. Ne pourrait-il en être autrement, même si le spectacle est en direction des très jeunes spectateurs ? Pourquoi les personnages se meuvent-ils quasiment de la même façon, par petits pas sautés ? Les voix empruntées et tenues par le comédien sont assez sympas et elles aident véritablement à ce que l’on accroche au récit. Les dialogues, notamment avec le canard, le comédien étant caché, apportent du relief. La bande son n’est pas inintéressante et elle offre des ambiances différentes mais les passages en chansons dits par l’artiste pourraient presque être privilégiés, développés. Le direct, il n’y a rien de tel : c’est la vie ! L’histoire aurait pu trouver sa chute dans la dispersion de Marguerite dans l’univers, avec centrage lumière, ouverture sur la poésie. Il en va tout autrement avec la boucle qui se boucle et le train qui vient chercher le lait pour qu’il soit distribué aux enfants ici-bas : une façon de nous ramener à le réalité à retrouver après le spectacle.

Dommage que l’éclairage scénique n’ait pas varié : de l’arrivée et installation des spectateurs dans la salle au démarrage de la prestation et enfin à sa conclusion ! L’utilisation d’un gradateur apporte tout de même un "plus" et sa facilité de manipulation, à l’arrière du castelet, est des plus aisées.

En conclusion : un spectacle qui nécessite d’être peaufiné !

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