L-Enfant-qui-regardait-les-etoiles.jpgSpectacle de la "Compagnie Théâtrale francophone" (34), vu le 16 Mars 2014, 10h30, au théâtre Pierre Tabard, Montpellier (34).


Texte et mise en scène: Damiane Goudet

Avec: Adeline Hocdet.


VIVANT2-toiles-3Genre : théâtre

Public : de 10 mois à 5 ans

Durée : 30 minutes

Création : 2013


Il s’agit du troisième spectacle d’une trilogie que Damiane Goudet a réalisée sur le thème de la séparation ("Léo Doudou", "Lune et l'accordéon"). Le sujet est ici grave et délicat, la mort du père, évoquée avec discrétion et replacée dans le cycle de la vie.


Dans la salle une douzaine d’enfants et leurs parents. Sur scène, un parasol replié. Off on entend la voix grave d’un homme et celle d’un enfant, mais la comédienne entre en scène seule. C’est Kali une enfant en salopette qui joue avec un grand cerceau et une petite balle. Autour de ce cercle et de la petite balle, vont se tisser ses rêves et les souvenirs de son père qui est "parti vers les étoiles". Comme beaucoup d'enfants vivant une perte, Kali se met à régresser, revient dans le ventre de son étoile, parle "bébé ", reprend biberon et doudou. Mais des étoiles l'accompagnent sur le grand chemin qu'elle doit parcourir et la vie la pousse. Le parasol tourne comme un manège et la joie de vivre reprend le dessus.

 

Langage, scénographie et gestuelle s'adressent directement à l'imaginaire. Avec des mots simples le beau texte de Damiane Goudet évoque le père au moyen de paraboles sur les étoiles et s’appuie sur les souvenirs sensoriels et émotionnels de l'enfant. Le récit reste délibérément ouvert à l'interprétation. Ainsi, selon son vécu, chaque jeune spectateur peut se raconter sa propre histoire, que son père soit bien vivant ou qu'il soit disparu. Accompagnés par les gestes de la comédienne, les objets se chargent de significations. Par exemple le cerceau et la balle transmettent la sécurité de la forme ronde, tandis que les étoiles permettent d'imaginer l'éloignement. Un œuf, une petite fleur qui s’élance très haut, un cœur qui bat invitent l'enfant à grandir. Tendresse et drôlerie se succèdent et les spectateurs, même les plus petits, ont paru très attentifs, ont ri et participé par leurs commentaires. J'en ai d'autant plus regretté les quelques décrochages dus à des ruptures de rythme. D'autre part, Adeline Hocdet, au jeu déjà intéressant, pourra rapidement intégrer plus profondément ce rôle difficile initialement prévu pour un autre comédien. Ce spectacle intelligent, respectueux de l'enfant et plein de finesse, ne peut qu'évoluer positivement.

 

Le thème sous-jacent de la mort du père, qui peut à priori impressionner, n'est pas abordé frontalement, au point qu'il échappe à un certain nombre de spectateurs petits ou grands. En effet, selon le vécu de chacun, c'est la relation, très bien vue, entre un petit enfant et "son papa" qui prime. Les petits, quelle que soit leur histoire, peuvent trouver ici matière à se rassurer, rire et rêver de devenir grands. Les adultes, pourquoi pas, y trouveront aussi un sens.

 

Catherine Polge

 

Autres spectacles commentés :

La Mort de don Juan / Titam Cmoi / Lune et l'accordéon / Pelagia / Antigone

 

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