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Compagnie La puce qui renifle (30)


Texte original de Anne Marie Cellier

Tout public

Interprète : Pascale Barandon

Violoncelliste : Christine Radais

Mise en scène : Fred Tournaire

Durée : 1 heure

  

Spectacle vu le 21 novembre 2009, à la Vista, à Montpellier (34).

 

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Il fallait tout le talent de Pascale Barandon, pour donner vie à ce texte, et de Fred Tournaire pour le mettre en scène. Pour qui ne connaît pas Frida Kahlo, ce texte très difficile, dans lequel je l’avoue j’ai eu peine à entrer,  donnera une vision à mon sens un peu  réductrice de cette femme, cette artiste, qui au terme de sa vie, nous livre en un long monologue, ses souffrances, ses blessures, ses regrets, ses angoisses et sa solitude.

 

Vouloir résumer en une heure la certes courte vie de Frida, frappée très jeune par la poliomyélite, brisée au sens littéral du mot dans un accident d’autobus à l’âge de 18 ans, n’était pas chose aisée.  D’opérations en longs séjours à l’hôpital, condamnée à rester alitée et coincée dans un corset de fer pendant de longs mois, contrainte d’abandonner ses études de médecine, elle se tourne vers le dessin puis la peinture. Engagée politiquement, féministe, elle noue une relation tumultueuse avec Diego Rivera, de 20 ans son aîné, qu’elle épousera, dont elle divorcera, et avec qui elle se remariera finalement !!

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La belle  mise en scène de Fred Tournaire fait du lit à baldaquin dans lequel Frida fut longtemps clouée, dans lequel elle va peindre, s’aidant d’un miroir,  une grande partie de ses autoportraits, l’élément principal du décor. Les animations vidéo complètent une ambiance fantasmagorique accentuée par les écrans sur lesquels des images de Frida et Diego sont projetées, et derrière lesquels officie la violoncelliste dont le jeu très épuré, accentue l’angoisse du monologue.

 

Le texte laisse à penser que Diego était le centre de la vie de Frida… Certes, il fallait bien imaginer que ce monologue était destiné à quelqu’un, et qui mieux que Diego pouvait être l’interlocuteur… ?  Mais, même très admirative de l’œuvre et très amoureuse de l’homme, même profondément blessée, Frida ne s’est pas morfondue face à ses trahisons,  a aimé ailleurs, a beaucoup voyagé et côtoyé des grands noms de son temps (Trotski, Breton, Kandinsky, Picasso), bref, a vécu intensément.

 

Et si la pièce se termine sur les mots de « Viva la vida », cette fin de vie qui nous est « dépeinte »  me semble laisser  peu de place à l’amour de la vie,  à la joie qui éclate dans la peinture de Frida, extrêmement colorée, certes très tourmentée aussi, mais pas plus que celle de nombre de surréalistes dont elle se défendait pourtant de faire partie….

 

 

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