Pas l'temps

 Par la Cie de la Mouche (38)

En attendant de nous dévoiler la forme définitive de cette histoire, en décembre 2010, la compagnie en résidence sur le plateau matheysin nous a invités à découvrir la lecture théâtrale d’un texte destiné aux enfants et... leurs accompagnant(e)s. Le vendredi 30 avril 2010 sur la scène du Théâtre de la Mure (38).

 Public : à partir de 7-8 ans
 Durée : approximativement 50 mn

Distribution :
 Texte : Emilie Malosse
 Mise en scène : Karim Troussi
 Interprétation : Catherine Veth et Cora Labaeye
 Création plastique : Bruno Lelièvre
 Création musicale : Jérôme Vion

Nous suivons depuis plusieurs années le travail de cette compagnie iséroise et notamment de Catherine Veth que nous avons vue dans différentes configurations, qu’il s’agisse de théâtre ou de chansons.

Le thème traité ici est celui des petites misères du quotidien, quand l’enfant éprouve des peurs et des brimades qui ne sont pas forcément de grande ampleur, mais qui peuvent s’inscrire dans le temps et marquent le(s) chemin(s) de vie qu’on prend. Sans pathos ni insistance(s) maladive(s).

Il y a une table en cailleboti, un autre espace pour le DJ. Elles sont trois : une qui donne les indications scéniques et deux qui font vivre le texte. Le jeu proposé est soft : pas de déplacement(s) sur scène mais des échanges dialogués qui se font " à table ". Parfois, les deux comédiennes se regardent ; parfois aussi, elles se parlent face public. Ceci apporte un " relief ", une mise en perspective avec peu d’effets, en suffisance, pour cette " confrontation " de l’Auteure de chansons et de son double adolescent. Mise en perspective également avec l’utilisation " sommaire " des marionnettes, têtes sur socles pour les personnages de l’histoire : la fille, petite ; la mère ; le père. Une main posée sur une tête et la parole au personnage est donnée. Simplicité et évidence.

Le voyage en mémoire où l’Auteure cherche d’où lui vient le livre qu’elle re-découvre, le jour où l’inspiration à écrire lui fait cruellement défaut, est accompagné, souligné ou mis en contrepoint par les propositions du bidouilleur de manettes : des bruits, des ambiances, une ligne musicale...

C’est même parfois amusant de le voir (se) mettre en oeuvre et en mouvement derrière sa console ! Ça ajoute une pointe de distanciation, de cocasserie, ça ouvre un espace pour le regard.

Si les sons intègrent le texte, notons également les voix chantées de Catherine et Cora. Deux interprétations, deux couleurs qui (nous) baladent et balancent du côté des chants du monde, du jazz, de l’impro. On aurait envie de fredonner, si les chants entonnés étaient (plus) facilement re-produisibles. Il y a bien la dernière chanson qui le permet, mais peut-être qu’en amont, des choses sont à inventer : " Quand j’étais petite, je voulais devenir un papillon. J’étais une chenille enfermée dans son cocon. "

Pour cette première confrontation au public dans la démarche de création de cette compagnie en résidence au Théâtre de La Mure (38), le choix de la forme lecture-spectacle a permis un échange avec les jeunes de primaire et collège qui s’étaient déplacés avec leurs enseignants. Une forme d’ailleurs qui ne disparaîtra pas au profit d’une production plus théâtralisée qui aura lieu dans quelques mois, et c’est bien. C’est en effet une autre manière de proposer, qui peut s’adapter à des contextes de proximité où le jeu dans l’espace ne pourrait prendre place.

Web Ville de la Mure : http://www.ville-lamure.com/tourisme/animations.html

Contact La Mure Cinéma Théâtre : 04 76 30 96 03