Deuxième journée pour ce région en scène, en démarrant la matinée avec un spectacle jubilatoire : «L’héritage » (cie le pas de l’oiseau (04) à la distillerie.) Un vrai moment de bonheur, partagé par les professionnels présents, pour une petite forme de conte théâtralisé, à la mise en scène soignée.

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A 12 h 15, changement de lieu pour rejoindre en bus, l’Espace de l’Huveaune à la Penne sur Huveaune, car le festival joue la décentralisation en investissant cinq lieux sur trois communes.

Avant l’ouverture officielle du festival, nous sommes conviés dans ce grand hall d’entrée à une conférence sur l’humour intitulée : « A quoi reconnait on un clown ? » de la compagnie du i (84). Emmanuelle Vincent, titulaire d’un Master II en « Humour Appliqué », vient nous présenter son travail, accompagnée de sa stagiaire, Sophie Dullier. Habillées en tailleur strict, elles campent leurs personnages avec délice.

Le contraste entre la rigueur froide de la conférencière et sa stagiaire malhabile fonctionne assez bien. Notre conférencière nous présente en 52 points et avec un sérieux déconcertant le fruit de ses études, mêlant verbiage incompréhensible et calembours à deux balles. L’ensemble, bien que de seulement 30 minutes m’a semblé avoir quelques longueurs et se termine dans un dérapage en règle.

Mais sa forme originale en fait une proposition intéressante pour une ouverture de saison ou de festival.

 

A 15 h, et après un cocktail dinatoire présentant différentes spécialités culinaires du Sud, moment toujours propice à des rencontres et des échanges informels, nous voila installés dans une belle salle de spectacle pour découvrir « Une laborieuse entreprise », de la compagnie de l’Aria ( corse).

Un couple, installé dans un lit accompagné d’un accordéoniste (désormais très tendance d’avoir un musicien live sur scène, mais pas toujours indispensable !), nous parle du vieillissement et de la désillusion du couple. Un texte parfois crû, où l’on découvre Yona Popokh, un homme odieux qui souhaite quitter sa femme, Leviva, après vingt ans de vie commune. Il nous montre les petitesses de l’homme, sa mauvaise foi, les questionnements sur la vie et le renoncement nécessaire qu’implique le couple.

J’ai pour ma part été déstabilisé par le jeu trop déclamatoire des comédiens, qui portant ainsi ce texte dense, drôle et cynique, n’a pas réussi à m’emporter complètement.

 

Enfin pour terminer mon séjour sur le festival, il me restait à découvrir ces « liaisons dangereuses sur terrain multisports» par la compagnie En rang d’oignons (13). Un dispositif ambitieux, nous présentant sur un terrain de hand, avec un public installé en bi-frontal, une version rue des Liaisons dangereuse, où quatre joueurs –deux hommes et deux femmes-, sous les directives du meneur de jeu viennent disputer le match de leur vie, le match des libertins, le match des esprits libres.

Il s’agit d’un exercice ambitieux et heureusement que j’avais revu par hasard une version des Liaison dangereuses, ce qui m’a permis de suivre l’histoire. Cette version totalement décalée suit d’ailleurs le fil de la narration avec une précision surprenante.

Mais force est de constater, que malgré tout le talent déployé ce jour là, et le présentateur-meneur de jeux apporte une énergie toute particulière, il est bien difficile de suivre et de se retrouver dans ces intrigues et machinations diaboliques, dans lesquelles les deux héros-Merteuil et Valmont- se perdent.

J’ai du abandonner avec regret ce festival toujours plein de surprise et très bien organisé. Dans la soirée,  Mac Abbé et le Zombi Orchestra, que j’avais eu le plaisir de découvrir il y a quelques temps, était invité par le Maillon (la fédération Rhône Alpes de la FNTAV) dans le cadre d’un plateau musical.

Le lendemain, c’était « Poucet le temps des mensonges » qui était présenté puis les moldaves pour clôturer cette édition 2013.

Avec 50 programmateurs présents cette année ( pour une billeterie de 1.029 entrées), ce  Région en scène permet ainsi aux treize compagnies sélectionnées de tourner en moyenne sur une soixantaine de dates au final. Et trois d’entres elles seront invitées au festival du chainon à Laval, où les attendront plus de 350 programmateurs de toute la France. Un dispositif qui a fait ses preuves depuis de nombreuses années.

 

Compte rendu de la première journée,ici.

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